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[Projet Travail Décent – Sénégal] Témoignage d’une Représentante de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS)

La Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) via L’institut Belleville, L’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS) et ESSENTIEL sont partenaires d’une initiative du programme « Coopérer autrement en acteurs de changement » (CAAC), financé par le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI).

 L’objectif est de faire la promotion du travail décent et de l’accès à la protection sociale de personnes en situation de précarité, en France et au Sénégal. Mme Fambaye NDOYE, Resposnable du département Protection sociale de l’UNSAS, donne son point de vue sur la pertinence de ce programme.

 

 

Mme FAMBAYE NDOYE,
Responsable  du département protection sociale,
UNSAS

 

 

ESSENTIEL : Comment la crise sanitaire que nous vivons actuellement a-t-elle été vécue par les travailleur.euse.s sénégalais.e.s ?

Fambaye : Durant la pandémie du covid-19, les mesures prises par le Sénégal pour protéger les populations ont eu des impacts socio-économiques sans précédent sur toutes les catégories de travailleurs et de travailleurs. Dans le secteur dit formel : beaucoup d’entreprises ont été obligées de fermer ou de réduire leur effectif, mettant ainsi plusieurs travailleur.euse.s en chômage technique et certain.e.s ont été simplement licencié.e.s, et ceci malgré les mesures de protection de l’emploi prises par l’Etat. Dans le secteur dit informel, dépendant pour la plupart d’un revenu journalier, avec des activités économiques souvent précaires, les travailleur.euse.s ont basculé dans un état de pauvreté et de vulnérabilité à cause de l’absence de toute forme de protection ou d’assistance sociale.

ESSENTIEL : De votre point de vue, quelles sont les raisons qui doivent pousser les acteurs syndicaux à s’investir dans la promotion des droits des travailleur.euse.s du secteur informel au Sénégal?

Fambaye : Les syndicats doivent se mobiliser plus et mieux pour les droits des travailleur.euse.s du secteur de l’économie informelle, car ces derniers sont des travailleurs au même titre que ceux du secteur formel et ce secteur absorbe plus de 90 % des emplois dans nos pays. Nous ne devons pas non plus oublier que le travail décent pour tou.te.s est un défi pour le mouvement syndical, en référence aux recommandations de l’OIT, N° 202 sur les socles de protection sociale et 204 sur la transition de l’économie informelle.

ESSENTIEL : En quoi notre projet commun peut-il permettre à l’UNSAS de mieux aborder l’accompagnement des acteurs du secteur informel ? Quels sont les défis à relever par votre organisation?

Fambaye : L’UNSAS s’est investie dans l’accompagnement des travailleur.euse.s du secteur informel pour une transition vers l’économie formelle. Pour ce faire nous avons besoin de développer des stratégies, mais aussi des outils et des services pour ces derniers. C’est dans ce sens que ce projet commun, qui nous permet de satisfaire un besoin essentiel et crucial comme la couverture sanitaire des femmes transformatrices de produits halieutiques de Yenne et Mbao constitue une avancée considérable dans les  stratégies syndicales de l’UNSAS liées à la formalisation.

En savoir plus sur ce projet en un clic…

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Quelques mots concernant l’UNSAS 

L’UNSAS est une confédération syndicale sénégalaise dont le fonctionnement est basé sur les principes d’autonomie, de justice sociale et de lutte pour la défense des intérêts des travailleuses et travailleurs. La problématique de l’économie informelle est au cœur de l’agenda syndical de l’UNSAS. Secteur à fort potentiel de création d’emplois et de revenus, l’informel demeure le premier pourvoyeur d’emplois au Sénégal.

Cependant ce secteur reste marqué par de nombreux déficits en matière de travail décent : des emplois de mauvaise qualité, peu productifs et mal rémunérés qui ne sont ni reconnus ni protégés par la législation, l’absence de droits pour les travailleur.euse.s, une protection sociale très insuffisante, l’absence de représentation et de voix au chapitre. Pour lutter contre les inégalités et promouvoir le travail décent dans l’économie informelle, l’UNSAS s’est engagée à accompagner les travailleuses et travailleurs de l’informel  à travers une démarche qui vise :

  •      l’organisation, la structuration  et la mise en réseau des unités de production informelles ;
  •      le renforcement des capacités techniques et professionnelles des acteurs ;
  •      l’amélioration de la santé et de la sécurité au travail ;
  •      l’accès à la protection sociale ;
  •      la participation au dialogue social.