Interview : 3 questions à François Melon, vice-président d’ESSENTIEL

Comment as tu connu l’association ESSENTIEL ?

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Béatrice DIALLO, Directrice d’ESSENTIEL – François MELON, Vice-Président

J’ai rencontré Béatrice Diallo en 2010. Elle était directrice de l’association Nantes-Guinée (le précédent nom d’ESSENTIEL) à l’époque et m’a expliqué l’histoire de l’association, ses objectifs. Béatrice m’a décrit les actions très concrètes d’appui aux acteurs du Sud. Cela m’a intéressé. Puis j’ai compris que le projet associatif avait été revu et qu’une recherche de bénévoles impliqués était souhaitée par l’association au regard de son développement.

Par la suite, qu’est ce qui t’a amené à t’engager au sein d’ ESSENTIEL ?

Il faut d’abord préciser qu’il m’a fallu un peu de temps pour comprendre comment étaient construits les projets, quels étaient les partenaires et leur histoire, comprendre aussi ce qu’est un projet multi-acteurs Nord/Sud…
Les bénévoles de l’association et les salariés m’ont transmis cette connaissance au fur et à mesure. Je n’avais pas de formation particulière à la complexité des projets de Solidarité Internationale, ni aux questions que cela pose, notamment concernant les postures dans l’engagement.
Je me suis également documenté sur le monde de l’Humanitaire et du Développement. J’ai écouté par exemple Rony Brauman à Rennes lors d’une conférence organisé par le CRIDEV à Rennes « Raisons et déraisons de l’action humanitaire » avec notamment des échanges autour des ONG et de la professionnalisation.

Ce cheminement m’a amené à mieux saisir les enjeux et à appréhender ce que les valeurs d’Essentiel – solidarité, démocratie, respect de l’autonomie de chacun, réciprocité – voulaient dire concrètement et comment elles étaient  appliquées aux projets d’appui et de solidarité internationale en santé. Les membres de l’association m’ont formé et informé sur tous ces aspects. J’ai été marqué par le sens commun, la bonne ambiance et l’attention particulière à ce que chacun soit bien dans son rôle : « politique » pour les élus et « technique » pour l’équipe des salariés.

Comprendre les mécanismes des actions menées est une chose mais avoir une expérience terrain en est une autre.
En juin 2013, Essentiel m’a demandé d’aller en mission en Guinée pour plusieurs objectifs dont celui de représenter l’association auprès des mutuelles du Fouta-Djallon. J’ai pu rencontrer les mutuelles dans les villages. C’est à ce moment là que j’ai compris ce que « ancrage communautaire » voulait vraiment dire : en discutant avec les mutualistes, avec les médecins et les services de santé communautaires. Et, mon engagement s’est renforcé à ce moment là.

Comment vois-tu les prochaines étapes et l’avenir de l’association ?

Le cœur de l’action d’ESSENTIEL est de favoriser l’accès à la santé pour tous en étant vigilant au respect d’un principe de non-substitution et d’autonomie des acteurs. ESSENTIEL conduit ses projets avec de véritables partenariats et cherche, dans la co-construction, la pérennisation des actions appuyées depuis près de 25 ans.

Le projet SANTE POUR TOUS d’appui aux mutuelles de Santé du Fouta-Djallon (en Guinée Conakry) est un projet majeur de ce point de vue. Il prévoit notamment dans sa dernière phase – c’est à dire les 3 prochaines années – un accompagnement avec un désengagement financier progressif d’ESSENTIEL. Au delà, ESSENTIEL devra définir avec ses partenaires guinéens de nouvelles modalités de collaboration.

L’expérience acquise, ESSENTIEL peut la mettre à disposition d’autres projets et sur de nouveaux pays. C’est ce que l’association a, de fait,  commencé à entreprendre et qu’elle a formalisé dans une réflexion plus large sur ses axes de développement et sa structuration pour les 3 années à venir. Un de ces axes concerne la question de l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, question ô combien importante dans le monde actuel.